Road Trip de 16 jours au Pérou – juillet 2019
Pour ce voyage, nous avons choisi de passer par une agence de voyage (Marco Vasco, pour ne pas la nommer, que nous recommandons, d’ailleurs !) mais il est tout à fait faisable d’organiser seul ce périple. Voilà notre carnet de voyage familial que nous partageons avec vous, accompagné de quelques dicas.
1er et 2ème jours : Holà Lima !
Capitale du Pérou, Lima est située au bord de l’océan Pacifique. Autrefois surnommée la « ville des rois », son sobriquet actuel est plutôt « la ville grise ». En effet, une brume épaisse s’abat sur la ville, essentiellement pendant l’hiver (nous confirmons !) et aussi parfois en été.
Sur ces deux jours à Lima, nous avons la chance d’être accueillis par un couple d’amis Vénézuelo-Péruviens (Paolo et Martha) qui prennent le temps de nous faire visiter leur ville. Nous débutons par le secteur de notre hôtel, quartier de Miraflores, bouillonnant centre moderne de Lima où sont regroupés restaurants, commerces et hauts lieux de la vie nocturne. Ce quartier est très agréable et surplombe le Pacifique depuis les falaises. Nous déjeunons au bord de l’eau (nos 3 filles découvrent l’Inca Kola, soda local jaune fluo très sucré… boisson adoptée pour le reste du voyage !) et nous nous baladons l’après-midi sur la côte de Miraflores et dans le centre commercial de Larcomar. Le soir, nous profitons de spectacles sons et lumières des fontaines du Circuito Magico del Agua (Parque de la Reserva) : très sympa même si le temps est assez frisquet.
Le deuxième jour, Paolo et Martha choisissent de nous faire découvrir le centre historique de Lima. Classé au Patrimoine mondial de l’Unesco en 1991, le cœur de la ville recèle de nombreux trésors architecturaux, datant des colonies espagnoles : la Plaza de Armas, le Palacio Arzobispal, la cathédrale de Lima, le Palacio del Gobierno (là, nous assistons à la relève de la Garde, c’est tous les jours à midi), la Plaza San Martin… Pour le déjeuner, nous commençons à apprécier la gastronomie péruvienne dans un restaurant « Tanta » (chaîne appartenant au renommé chef cuisinier péruvien Gaston Acurio) : pisco sour, ceviche, tequenos, lomo saltado… tout est délicieux ! L’après-midi est consacré à la visite du phare Marina, du parque del amor (dont les murs ondulés de mosaïques colorées ne sont pas sans rappeler le parque Guell de Gaudi à Barcelone) avec son imposante sculpture « El beso » et du quartier de Barranco. Ancien village de pêcheurs, transformé en station balnéaire huppée au début du XXème siècle, Barranco est de nos jours un quartier plein de charme où subsistent de magnifiques demeures d’époque, pour beaucoup transformées en hôtels et restaurants. A Barranco, comme à Venise, il y a un Puente de los Suspiros. Là, nous n’échappons pas à la légende locale et nous suivons le conseil de nos amis… à savoir traverser le pont, en retenant notre souffle sur toute la longueur, afin que notre souhait soit exaucé. Bon, on vous dira si les nôtres se réalisent un jour !
3ème et 4ème jours : Arequipa
Arequipa est la deuxième ville la plus peuplée du Pérou. Elle se situe dans la Cordillère des Andes, à environ 2300m d’altitude, à l’ombre du majestueux volcan El Misti. La cité est surnommée « la ville blanche » (après « Lima la grise », ça change !). Elle abrite, en effet, de nombreux bâtiments (datant des colonies espagnoles) construits avec de la roche volcanique de couleur blanche nacrée. Le centre historique de la cité est lui aussi classé au Patrimoine mondial de l’Unesco, depuis 2000, grâce à son architecture préservée. Nous découvrons notamment ici aussi une Plaza de Armas (c’est original !) avec sa magnifique cathédrale (la plus grande du Pérou), l’Iglesia de San Francisco et l’Iglesia de la Compania. Coup de coeur pour nous dans cette ville : le Monasterio Santa Catalina. Impossible de faire l’impasse sur ce couvent, protégé par de hauts murs et qui occupe toute une quadra. Ce bâtiment religieux est une véritable citadelle, au coeur de la ville, qui s’étend sur 20.000 m2. La meilleure façon de le visiter est de flâner et de se perdre dans le dédale des cloîtres, des cellules, des cuisines, des jardins et autres recoins… Pour ceux qui aiment, ne ratez pas la vue imprenable sur le volcan et sur les toits de la cité, en empruntant les escaliers à côté de la place Zocodober.
Autre visite qui nous plaît bien (ainsi qu’à nos filles) : le museo Santuarios Andinos, dédié à la momie Juanita, « la jeune fille des glaces ». Ce musée retrace la vie supposée et le sacrifice de cette jeune fille péruvienne, dans les années 1450, dont la dépouille quasi intacte a été découverte en 1995. La visite commence par la projection d’un documentaire en espagnol (environ 20 minutes) et se poursuit avec un guide. Pour l’occasion, nous profitons des explications d’une jeune étudiante française, fort sympathique. A noter : la visite guidée est gratuite mais un pourboire est attendu à la fin.
Côté gastronomie, dans cette ville, nous goûtons pour la première fois un autre plat traditionnel péruvien le « cuy » rôti… en fait, on parle de cochon d’Inde ! Bon, personnellement, je le picore juste dans l’assiette de mon mari car le fait de savoir qu’il s’agit de ce petit animal de compagnie tout mignon me dérange légèrement…
Petit conseil pour la suite du voyage : à Arequipa, nous commençons à préparer nos organismes à l’altitude en buvant du maté de coca (infusion de feuilles de coca) et en mâchant des feuilles de coca (ce n’est pas très bon, mais c’est assez efficace !). Pour les enfants, il y a plus facile puisqu’il existe des bonbons à la coca. Compte tenu de la suite du périple, ces préparatifs sont tout à fait nécessaires !
5ème jour : Reserva Nacional Salinas y Aguada Blanca
En ce cinquième jour de voyage, nous quittons Arequipa pour traverser cette magnifique réserve, en direction de Chivay. Vaste territoire andin, ponctué de dizaines de volcans (dont El Misti, encore et toujours), cette réserve offre un impressionnant paysage de rivières et de formations rocheuses, érodées par le vent, parfois aux formes étranges. Peuplé d’une faune de haute altitude, ce territoire protège de nombreuses espèces telles que des vigognes, des alpagas, des guanacos et divers oiseaux, dont des flamands. Au début, nous mitraillons de nos appareils photos les premiers animaux à côté desquels nous passons, puis au bout de quelques heures, nous nous habituons à les côtoyer de près (sauf les vigognes, cousines sauvages des alpagas qui sont timides et ne se laissent pas approcher facilement).
Le passage au col de Patapampa (à 4910 mètres tout de même !) nous offre l’opportunité d’admirer de magnifiques paysages lunaires. Attention, à cette altitude, l’organisme reçoit beaucoup moins d’oxygène, on se sent très vite essoufflé et il faut se mettre au ralenti. Mayra, notre guide, n’arrête pas de nous répéter « despacito par favor ! » (surtout pour que les enfants évitent de courir et de sauter, comme ils ont l’habitude de le faire).
Nous arrivons à Chivay en début d’après-midi, bon timing pour déjeuner sur place. Charmante petite bourgade traditionnelle, nichée au creux d’une vallée montagneuse, Chivay est située à l’entrée du Canyon de Colca. Après le voyage en bus, et la demie journée d’excursion nous sommes contents d’aller nous prélasser dans les bassins d’eau chaude des sources thermales de la ville (à 3 km du centre de Chivay). Donc… pensez à emporter vos maillots de bain !
Nous passons la fin de la journée à déambuler parmi les étals du marché traditionnel local et à marchander des ponchos et des bonnets péruviens.
Le soir, nous choisissons d’aller dîner à l’Innkas Café, restaurant péruvien chaudement recommandé par le Lonely Planet pour ses bons petits plats, ses délicieux gâteaux et surtout ses douillets recoins chauffés (ce n’est pas du luxe, à cette altitude, on se gèle la nuit !) sauf que… ce restaurant a un homonyme et suivre les conseils du Lonely Planet nous emmène dans un restaurant plus que médiocre où nous attendons longtemps des plats tièdes et insipides dans une ambiance glaciale ! Bref, tout l’inverse de ce qui nous était vendu… mais nous nous amusons beaucoup de cette erreur et allons boire un excellent chocolat chaud dans un café voisin pour compenser ce dîner raté.
6ème jour : la Vallée de Colca et le survol des condors
Nous retrouvons Mayra, très tôt, et prenons la direction de la Croix du Condor. Premier arrêt à Yanke, petit village à 7km de Chivay qui se distingue par sa jolie place très animée et sa belle église (Iglesia de la Inmaculada Concepcion). Tous les jours à 7h, des enfants en costume traditionnel dansent sur la place (avant d’aller à l’école) et récoltent de l’argent pour leurs projets pédagogiques scolaires.
Nous passons ensuite par Achoma et faisons une halte à Maca, joli petit village typique des Andes avec sa grande place et son église toute blanche. Maca a été l’épicentre d’un tremblement de terre en 1991. Le village a été progressivement reconstruit depuis mais, quelques stigmates subsistent de cette catastrophe, visibles notamment dans l’église.
En milieu de matinée, nous arrivons à la Croix du Condor. Il s’agit d’un mirador vertigineux surplombant la rivière Colca qui coule 1200 mètres plus bas. En face culmine le volcan Misti et de son glacier naît le fleuve Amazone. Ce superbe point de vue permet d’admirer le vol majestueux des condors, tout particulièrement le matin, lorsque le soleil commence à chauffer les parois du canyon, créant ainsi des courants ascendants. Bon à savoir : malgré sa laideur (c’est quand même un vautour qui, je trouve, n’a pas une tête très sympathique), le condor est un animal sacré et vénéré dans le monde Inca. C’est en effet l’oiseau qui, a la plus grande envergure au monde (3,20m) et une longévité exceptionnelle (50 ans). Cette vénération est d’ailleurs restée puisque le condor des Andes représente toujours un symbole national pour le Pérou.
Le reste de la journée est consacré à la route pour rejoindre la ville de Puno. Nous repassons par le col de Patapampa (rebelote pour les 4910 mètres !) où nous faisons une halte déjeuner. Avant d’arriver à Puno, nous nous arrêtons pour admirer le lac des Lagunillas. Nous passons la nuit à Puno.
7ème jour : navigation sur le lac Titicaca
Nous partons tôt pour prendre le bateau pour les îles Uros. Avant, nous faisons quelques emplettes alimentaires (du sucre, du riz et des pommes) pour remercier la famille d’accueil qui va nous héberger le soir, dans l’île d’Amantani.
Nous commençons par visiter les îles flottantes artificielles d’Uros : elles sont construites en bambou par les Uros, peuple des hautes plateaux andins. Il y a environ une vingtaine d’îles, toutes habitées par des familles qui tentent de conserver leurs traditions ancestrales telles que la pêche artisanale ou la chasse d’oiseaux sauvages. Notre guide, Carlos, nous traduit les explications (faites en quetchua) des autochtones sur la construction des îles, des bateaux et des habitations… Bon, on ne va pas se mentir, l’endroit est un peu une usine à touristes et manque d’authenticité… dommage !
Après un petit tour en bateau typique, fabriqué en bambou, pour rejoindre la capitale d’Uros, nous reprenons notre bateau pour gagner l’île d’Amantani où nous sommes censés passer la nuit. Malheureusement, à cause des vents forts et de la houle, nous changeons de destination et rejoignons la péninsule de Capachica et plus précisément la ville de Llachon. Après le déjeuner, nous passons l’après-midi avec Diana, 5 ans, benjamine de notre famille d’accueil qui nous fait visiter les environs : la plage, la campagne et la place du village avec match de volley des habitants. Le soir, les familles nous prêtent des costumes traditionnels et après le dîner, nous nous essayons avec eux aux danses traditionnelles, autour d’un feu. La nuit sera spartiate (nous partageons 2 grands lits à cinq), sans électricité et sans chauffage mais l’aventure est sympathique et la famille d’accueil adorable.
8ème jour : fin du lac Titicaca et retour à Puno
Levés avec le soleil, nous quittons Llachon à 8h. Normalement, nous devons visiter l’île de Taquile, réputée pour ses habitants conservant précieusement leurs coutumes, leurs traditions et leurs vêtements à l’ancienne. Taquile est surnommée l’île où « les hommes tricotent et les femmes filent » et ses chefs d’œuvre textiles sont d’ailleurs classés au Patrimoine oral et immatériel de l’humanité à l’Unesco. Malheureusement (et oui, pas de bol encore !), Carlos nous annonce que l’île est fermée par les autorités (on apprendra plus tard qu’elle le restera plusieurs jours) et nous devons rentrer sur Puno…
Finalement, cela nous arrange bien car notre petite dernière de 6 ans souffre du mal des montagnes et nous devons consulter un médecin pour elle. Après une piqure, 10 minutes de masque à oxygène et une petite sieste, elle est de nouveau sur pieds et nous pouvons reprendre la visite de Puno, démarrée l’avant-veille : sa Plaza de Armas, sa cathédrale et ses ruelles.
Petit conseil si vous dormez à Puno : vérifiez que votre hôtel est bien chauffé car les nuits sont particulièrement froides. Durant les mois d’hiver (soit la période de juin à août), le thermomètre peut descendre bien en dessous de zéro.
9ème jour : paysages andins en direction de Cuzco
Nous devons prendre un bus touristique à la gare routière de Puno à 6h… plus tôt que prévu car les routiers de la région font grève, beaucoup de routes sont barrées et nous devons changer d’itinéraire. Du coup, nous passons une grande partie de la journée dans le bus…
Heureusement, sur la route, après la pause déjeuner, nous visitons le magnifique site pré-inca de Raqchi. Centre religieux et administratif, ce site était dédié au dieu fondateur Wiracocha : on peut y admirer un temple, des habitations et des entrepôts de stockage. Nous nous arrêtons également au village d’Andahuaylillas, célèbre pour son architecture coloniale et son église (San Pedro d’Andahuaylillas) surnommée la « chapelle sixtine andine ». Nous arrivons à Cuzco vers 19h. Cuzco signifie « nombril du monde » en quechua car elle était la capitale de l’empire Inca.
D’ailleurs petite info « culture » en passant (découverte lors de notre séjour) : on parle toujours de civilisation Inca, ce qui est n’est pas tout à fait correct car l’Inca ne désigne en fait que le chef souverain de l’empire, l’équivalent par exemple du pharaon dans la civilisation égyptienne.
10ème jour : Cuzco
Après la journée fatigante de la veille, nous sommes contents de faire une petit grasse matinée. La moitié de la journée est consacrée à la visite des 4 sites archéologiques Incas, situés sur les hauteurs de la ville : Tambomachay avec son bain cérémoniel, Puca Pucara (Forteresse rouge), Kenko avec ses canaux en zigzag et Sacsayhuaman (ancienne forteresse célèbre pour sa célébration annuelle de la fête du soleil). Sur le premier site, nous trouvons une guide qui nous accompagne sur l’ensemble des sites et ses explications nous sont fort utiles.
Dica : nous prenons un Uber pour aller sur le premier site inca et le chauffeur nous propose de nous accompagner toute la matinée pour nous emmener d’un site à l’autre, le tout pour moins de 100 soles.
Après ces 4 visites, nous redescendons sur le centre de Cuzco où nous nous baladons dans la ville : Plaza de Armas et ses églises, Plaza San Blas, allée Loreto et ses murs incas, Plaza San Francisco…
Bon à savoir : il existe un boleto turistico del Cuzco (BTC) qui regroupe les entrées de 16 lieux touristiques du secteur (130 soles pour les adultes, 70 soles pour les ados de moins de 17 ans et gratuit pour les enfants de moins de 10 ans). Avec ce boleto, nous avons pu visiter 10 sites différents.
11ème jour : Vallée Sacrée des Incas
Nous partons pour la journée avec Anibal, guide francophone, qui nous emmène tout d’abord découvrir le sanctuaire de Cochauasis. Organisation privée familiale, ce centre accueille des animaux endémiques du Pérou, ayant subi de mauvais traitements ou victimes de trafic. Ce site est dédié à la cause animale et protège de nombreuses espèces. Dans ce centre, nous pouvons observer des vigognes, des alpagas, des condors, des singes, des pumas et autres ours à lunettes.
Ensuite, direction Pisac. Ce site archéologique est célèbre pour ses cultures en terrasse, formant de grandes courbes gracieuses à flanc de montagne. Ce lieu majestueux permettait de protéger la vallée de l’Urubamba et d’avoir un accès sur la jungle, grâce à son col.
En fin de matinée, nous redescendons sur le village de Pisac. Comme nous sommes le 28 juillet, jour de la fête de l’indépendance du Pérou, nous profitons des défilés organisés pour l’occasion sur la place principale. Pour les habitants, cette fête est l’occasion de célébrer chaque corps de métier ou groupe de la communauté : nous assistons ainsi aux défilés des écoliers, des éleveurs, des agriculteurs, des commerçants… Le village est en liesse et nous profitons de la musique locale jouée par des musiciens.
Après le déjeuner, nous reprenons la route en direction des Salines de Maras. Là, les hommes ont su développer la production de sel à partir d’une source d’eau tiède qui s’écoule de la montagne. Ainsi, plus de 300 bassins ont été façonnés en terrasses et offrent une jolie curiosité naturelle à contempler.
Conseil : arriver sur place avant 16h (pendant l’hiver) afin que le site soit encore exposé au soleil.
Le soir, nous sommes accueillis par une famille du village de Maras.
Après une balade dans les collines, entre chien et loup, où nous rencontrons un berger faisant rentrer son troupeau de moutons à la bergerie, nous dînons avec nos sympathiques hôtes, Milagres et Wilbert. Nous dormons dans un grenier aménagé en chambres et redécouvrons les joies du pot de chambre pour la nuit… car il y a l’électricité mais pas d’eau courante.
12ème jour : Vallée Sacrée des Incas (suite)
Nous retrouvons Anibal pour débuter notre journée avec la visite du village de Chinchero. C’est un village typique, que les Incas considéraient comme le lieu de naissance de l’arc-en-ciel. Il a pour atouts des ruines préhispaniques, une église datant de l’époque coloniale, un marché haut en couleur et une vue magnifique sur les montagnes environnantes. Malgré l’heure matinale, la place de l’église est très animée avec les commerçants locaux qui installent leurs stands de marchandises.
Après cette première étape, nous reprenons la route pour nous rendre à Moray, site surprenant, célèbre pour ses terrasses circulaires. Étagées en amphithéâtre, ces terrasses forment un paysage de toute beauté. Différents niveaux de terrasses concentriques sont taillés dans une vaste cuvette d’argile et chaque palier semble posséder son propre micro-climat ! En effet, selon la profondeur, les Incas les auraient utilisées comme laboratoire, afin de déterminer les conditions optimales pour chaque type de culture… futé, non ?
Dernière étape de la matinée : Ollantaytambo, surnommé « le village inca vivant » car ses habitants maintiennent en vie des coutumes très anciennes. A la fois forteresse et temple, de spectaculaires ruines Incas dominent le village d’Ollantaytambo. Au sommet des terrasses, se trouvent un temple cérémoniel avec ses murs, parfaitement ajustés mais inachevés car leur construction fut stoppée lors de la conquête espagnole.
Après le déjeuner avec Anibal dans un restaurant du coin, nous nous rendons à la gare ferroviaire du village où nous attend un train pour Aguas Calientes. Nous avons choisi un train panoramique (PeruRail Vistadome) au toit vitré qui nous permet d’admirer pleinement les magnifiques paysages traversés pendant 1h30. Cerise sur le gâteau : un goûter savoureux nous est servi pendant le voyage… le luxe !
A notre arrivée à Aguas Calientes, nous sommes accueillis par Darwin, guide francophone qui va nous accompagner le lendemain et qui nous donne les explications pour prendre le premier bus du matin pour le Macchu Picchu et pouvoir nous retrouver sur place.
Après une petite balade dans la ville (qui hormis le fait de se trouver au pied de la citadelle Inca, n’a pas grand intérêt), et un bon dîner, nous allons dormir tôt pour être en forme le lendemain.
13ème jour : Machu Picchu
Levés au aurores, sur les conseils de Darwin, nous prenons place dans la file d’attente à 6h40 pour prendre la navette de 7h30. Nous arrivons sur place vers 8h et sommes donc parmi les premiers à rentrer dans cette sublime citadelle de pierre, édifiée sur un promontoire andin.
Ce site est le point d’orgue de notre voyage et nous sommes tous les cinq soufflés par la beauté des lieux.
Nous commençons notre visite en partant sur la gauche, jusqu’à la maison du gardien afin de profiter d’une vue d’ensemble du site. Nous avons une heure avant de retrouver Darwin pour prendre des photos « d’en haut », tranquillement, car après, il y a un sens de circulation et une fois à l’intérieur du site, on ne peut plus faire demi tour. A 9h, nous retrouvons Darwin et commençons à avoir des explications générales. Nous découvrons ainsi que cette cité « perdue » est demeurée inconnue des conquistadors espagnols et est restée dans l’oubli (du moins pour les occidentaux !) jusqu’au début du XXème siècle. Cela explique notamment son état de préservation exceptionnel.
Nous apprenons également que le Machu Picchu reste un mystère : malgré toutes les études menées depuis sa découverte, les connaissances sur cette cité demeurent superficielles. Aujourd’hui encore, les archéologues n’ont d’autres choix que d’émettre seulement des hypothèses sur son histoire et sa construction. D’aucuns pensent que la cité a été construite lors des dernières années de l’Empire Inca, dans une ultime tentative pour préserver la culture et le pouvoir Incas; d’autres supposent que les lieux étaient déjà désertés et oubliés à l’époque de la conquête espagnole… Le conservateur du Machu Picchu affirme qu’il s’agissait d’une ville, à la fois centre politique, religieux et administratif. Il est vrai que son emplacement et le fait qu’au moins 8 routes d’accès aient été découvertes suggèrent que la cité était le centre névralgique des échanges commerciaux entre l’Amazonie et la Cordillère des Andes… mais là ne sont que des suppositions et non des certitudes !
Quoiqu’il en soit, l’exceptionnelle qualité du travail des pierres et la profusion d’ornements sont la preuve que la cité a été un centre de culte important… rôle symboliquement remis en avant en 2001 puisque Alejandro Toledo, premier président péruvien d’ascendance andine, a choisi le Machu Picchu pour prononcer son discours d’investiture.
Après les multiples vues d’ensemble sur la cité (on a la possibilité de bien s’éloigner des sentiers battus, toujours sur la gauche du site, afin de profiter d’autres perspectives), nous partons visiter l’intérieur des ruines : bains cérémoniels, Temple du Soleil, tombeau royal, temple au Trois Fenêtres, Maison du grand prêtre, Temple du Condor et autres places… Tout est magnifique et agit sur nous comme un aimant, c’est encore plus magique que ce que nous imaginions !
Quelques conseils pratico-pratiques : il faut impérativement réserver des billets pour visiter le Machu Picchu. L’agence nous avait réservé une visite démarrant à 8h afin que nous soyons parmi les premiers visiteurs sur place et cette option a été parfaite pour nous. D’autre part, les visiteurs ne peuvent pas rester plus de 4h sur place et c’est la raison pour laquelle il n’y a pas de toilettes sur le site (seulement à l’entrée, avant de passer les barrières). Donc, il vaut mieux prendre ses précautions avant de rentrer car, si vous avez une envie pressante pendant la visite, vous pouvez sortir mais vous ne pouvez plus rentrer ensuite…
Après un déjeuner à Aguas Calientes, nous reprenons un train pour rentrer à Cuzco. Le trajet est forcément plus long (un peu plus de 3h) mais nous profitons de paysages différents de ceux de l’aller, avec le soleil couchant sur la fin du parcours.
14ème et 15ème jours : Cuzco, le retour
Nous avons deux journées « libres » pour finir de découvrir l’ancienne capitale Inca (enfin, c’est que nous pensons !).
Pour notre avant-dernier jour, nous partons en fin de matinée visiter Qorikancha (« enceinte d’or » en quechua) ou Temple du Soleil, désormais couvent Santo Domingo, puisque le temple Inca d’origine a été détruit par les espagnols et il n’en reste aujourd’hui que les fondations. De ce fait, le site actuel offre un curieux mélange d’architectures Inca et coloniale.
A l’époque Inca, les murs du temple étaient recouverts de feuilles d’or (d’où le nom de Qoricancha) et protégeaient d’autres trésors en or massif, notamment des autels, des lamas, des soleils…etc. Mais, après la conquête espagnole, Francisco Pizzaro légua le temple à l’ordre des dominicains (à qui il appartient encore de nos jours) et malheureusement, ces fabuleuses richesses en or ont été entièrement pillées et/ou fondues.
Petit bémol pour nous : nous avons prévu de louer des audio-guides sur ce site mais ils ne sont pas disponibles et nous découvrons donc les lieux en nous aidant seulement des panneaux et d’un guide papier. Je pense donc que nous loupons pas mal d’informations qui auraient permis d’éclairer notre visite.
Le midi, comme nous avons le temps, nous nous laissons tenter par un autre restaurant gastronomique du chef péruvien Gaston Acurio, « Chicha » : un peu cher mais excellent !
Ensuite, nous continuons à nous balader dans les rues de Cuzco, avec un petit tour au mercado San Pedro, marché typique essentiellement alimentaire.
A l’heure du goûter, nous nous rendons au musée du chocolat (Choco Museo) où après des explications sur les étapes de fabrication, nous dégustons des chocolats chauds et une fondue au chocolat… Bon, on va être francs, le chocolat péruvien est loin d’être le meilleur du monde car, même si les fèves de cacao sont de première qualité, le savoir-faire (notamment la torréfaction) est différent des chocolatiers belges ou suisses que nous affectionnons en Europe et le résultat final est un peu décevant pour nos papilles françaises !
Pour notre dernier jour au Pérou, nous avions prévu de terminer tranquillement notre visite de Cuzco. Malheureusement, deux de nos filles (les plus petites) tombent malades en même temps et la journée leur est consacrée : nous faisons venir un médecin à l’hôtel qui nous « embarque » tous (en ambulance !) dans une clinique « dédiée aux voyageurs » (?!?). Les examens complémentaires proposés nous paraissent excessifs (les filles ont les symptômes d’une simple gastro et sont loin d’être déshydratées comme le suggère le personnel soignant). Bref, à peine arrivés, nous n’avons qu’une seule envie : repartir illico ! Nous bataillons avec le service administratif pour les papiers, heureusement aidés par Samuel (correspondant local de notre agence de voyage) et par notre mutuelle (car les soins sont pris en charge à 100%). Nous y passons quand même quasiment tout l’après-midi.
Dica : si vous tombez malade lors de votre voyage, nous vous déconseillons de demander à l’hôtel d’appeler un médecin (il vaut mieux en trouver un par vous-mêmes ou vous faire aider par votre agence de voyage, le cas échéant). En effet, les hôteliers sont parfois commissionnés pour orienter les voyageurs malades vers ce type de cliniques, qui abusent de la situation…
16ème jour : retour sur São Paulo
Nous reprenons l’avion pour São Paulo avec une escale à Lima. Heureusement, les petites vont beaucoup mieux et notre périple péruvien se termine sans accroc !
Magali Fossat et sa famille