Noël et le Nouvel An au Brésil
Au Brésil, on ne dit pas Réveillon de Noël, on se souhaite « Feliz Natal » qui peut être dit comme un salut le long de la semaine. Intéressant ! Au Brésil, on dit Natal pour Noël. Cependant, on ne dit pas « Papai Natal » mais « Papai Noel » !
Le mot Réveillon, ici, est utilisé uniquement pour la nuit du 31 décembre au 1er janvier. On dit « festejar o reveillon », « onde você vai passar o reveillon ? ».
Noël au Brésil est strictement une fête de famille. Le réveillon (de fin d’année), écrit tel quel en portugais,… est à contrario, fêté entre amis, on s’habille en blanc et autant que possible on va au bord de la mer, d’une rivière, d’une chute d’eau !
Trois points importants caractérisent Noël au Brésil
La Ceia de Natal (souper de Noël) le 24 décembre au soir. Réunion de famille où des traditions gastronomiques sont servies :
- Peru (dinde) : dans le temps on donnait de la « cachaça » à la volaille pour que sa chair soit plus tendre…. et comme elles étaient saoules il était plus facile de leur couper le cou !!! La dinde est servie avec une « farofa ».
- Leitão (petit cochon de lait) rôti, servi avec une pomme dans la bouche (il demeure cependant moins courant que la dinde).
- Actuellement, la dinde a fait place au Tender jambon à l’os, qui est rôti avec du sucre roux et servi avec des fruits au sirop, ananas, figues, pêches.
- Très populaires et appréciés à cette occasion également, les Fios de ovos. Spécialité d’origine portugaise, ressemblant à des spaghettis très fins. C’est fait uniquement de jaunes d’oeufs cuits dans un sirop de sucre…. !
- Autre nouveauté pour remplacer la dinde, le Chester (très gros poulet) moins cher
La Missa do Galo (messe du coq). Il y a deux légendes à propos de la Missa do Galo, nom donné au Brésil à cette messe qui commence à minuit la veille de Noël, du 24 au 25 décembre. Une version dit que le 24 décembre à minuit un coq aurait « chanté » pour annoncer la venue du Messie. L’autre origine serait le fait que la messe de Noël finissant normalement très tard, à l’heure où le monde rentrait……. les coqs chantaient déjà !
Le presépio (la crèche), elle est préparée mi-décembre et reste jusqu’à l’Épiphanie (Rois Mages). Dans tout le Brésil, selon les régions, il y a des crèches typiques : celles faites en paille, en bois, papier-mâché, terre cuite etc. Le folklore brésilien est très présent au sein des crèches. On peut y voir des animaux inventés car très souvent il s’agit de bêtes inconnues pour cette population simple et illettrée. Ces figurines étaient faites à l’origine, pour garnir les crèches et étaient vendues dans les marchés à partir du début décembre. C’est une tradition de travail féminin, et ses femmes sont appelées « figureiras ».
Une des figurines les plus typiques est le paon bleu, appelé Galinho de Céu (petit coq du ciel). Ces Galinhos do Ceú ont trois pics sur la tête (finissant à chaque fois par une boule) et disposés sous la forme d’un éventail. Cela symbolise le fait que Saint-Pierre a renié Jésus trois fois avant que le coq chante deux fois.
L’arbre de Noël est une tradition d’origine allemande et est relativement nouvelle au Brésil, Il n’y avait pas la sophistication d’aujourd’hui, ni tellement de paquets sous l’arbre où il y avait toujours une belle crèche. Les chaussures ou chaussons y étaient placés le soir du 24 en attente du père Noël. Selon les familles c’était le petit Jésus qui apportait les cadeaux et alors la distribution était faite le soir du 24.
Réveillon, nuit du 31 décembre tradition du blanc, pourquoi ?
Les vêtements blancs sont toujours le 1er choix le jour du Réveillon (au Brésil, le réveillon est uniquement le 31 décembre). Le blanc est devenu un symbole de paix, de bonté, de lumière, de pureté. C’est le moment de penser au renouvellement, aux nouveaux projets, à une nouvelle vie, à de nouvelles toilettes. Et il y a la croyance que porter du blanc ce jour du commencement de l’année, apportera bonheur, amour et joie.
Cette tradition vient du « Candomblé », dont Yemanjá est l’Orixá, déesse d’origine africaine des eaux.
Non seulement, on s’habille en blanc, mais les fleurs jetées à l’eau comme offrande sont blanches. Il est aussi de bon ton d’offrir et de fleurir sa maison de blanc.
Le 31 décembre au Brésil, Il y a donc tout un rituel autour des eaux. Sur les plages des groupes de « candomblé » ou « macumba » se mélangent aux touristes, croyants ou pas, allument des bougies et exécutent d’amusants rituels tel que sauter la vague 7 fois de suite, lancer à l’eau des fleurs, des parfums, des miroirs, des peignes ou des bijoux car Yemanjá est belle et très coquette. Ces cadeaux sont parfois déposés dans des paniers ou des miniatures de bateaux. Des bougies sont allumées et des demandes de tout ordre sont faites, car la déesse africaine, reine des eaux protège ses fidèles leur apportant santé, argent et amour pendant toute l’année. Les plages sont inondées de gens, le 31 décembre est une fête très populaire !
Ces rites se répètent où il n’y a pas la mer et ont lieu soit au bord des rivières, des lacs ou des chutes d’eau. La déesse brésilienne correspondante à l’Yemanjá africaine est nommée Yara.
D’autres superstitions appelées « simpatias » sont faites le jour du réveillon… Manger des lentilles, des raisins, pour être sûr de prospérité et d’abondance toute l’année qui commence. Il y a aussi la croyance que garder une feuille de laurier dans son portefeuille, apportera de l’argent toute l’année !
Et à minuit des feux d’artifice éclatent partout, le champagne coule, des toasts sont prononcés et tout le monde s’embrasse avec enthousiasme et de très bon cœur !!!!
Denise Kahn