L’influence italienne à São Paulo
L’immigration Italienne représente environ 31 millions de Brésiliens descendants d’immigrants Italiens. Nombreux dans les États du Sud-est et surtout très présents dans l’État de São Paulo, ces descendants d’italiens sont la population la plus importante d’oriundi (descendants d’italiens) hors d’Italie.
Dom Pedro II (1825-1891), Empereur du Brésil de 1831 à 1889 était marié avec une napolitaine, Thérèse-Christine de Bourbon-Siciles, soit, Tereza Cristina (1822-1889), deuxième et dernière Impératrice du Brésil et affectueusement surnommée la « mère des Brésiliens ».
Passionnée par l’art gréco-romain, elle amène au Brésil plusieurs œuvres d’art issues des fouilles réalisées par sa famille à Pompéi et à Herculanum. Ces œuvres sont données par son frère, le Roi Ferdinand II des Deux-Siciles.
De nombreux Italiens arrivent au Brésil pour remplacer la main d’œuvre esclave. L’esclavage étant aboli au Brésil le 13 mai 1888 (Lei Áurea).
Cependant, les premiers immigrés Italiens arrivent au Brésil dès 1870, le gouvernement brésilien stimulait en effet à cette époque l’immigration européenne, particulièrement après 1850 (abolition du trafic des esclaves africains).
Jusqu’en 1920, ce mouvement amena 1 243 633 Italiens au Brésil. Ils venaient majoritairement de Vénétie (nord de l’Italie) et exerçaient, au Brésil, un travail agricole.
Même si certains purent acheter des terres et devenir à leur tour fazendeiros (propriétaire terrien), les conditions de travail dans les campagnes du Brésil demeuraient dures. C’est pourquoi de nombreux Italiens sont rapidement partis vers les centres urbains, notamment São Paulo.
Au début du 20ème siècle, la grande majorité des ouvriers de São Paulo étaient Italiens.
Mais de grands industriels paulistes étaient aussi Italiens, exemple des Matarazzo et des Crespi, qui constituaient le groupe dit des « Comtes Italiens ».
Avec la Seconde guerre mondiale et la déclaration de guerre du Brésil contre l’Italie et l’amélioration de l’économie Italienne, l’immigration italienne diminua considérablement.
Au Brésil, les influences Italiennes sont présentes dans de nombreux domaines : personnalité, manière de s’habiller, éducation, expressions, musique, science, arts, gastronomie (pâtes et pizzas), vins gaúchos, fêtes religieuses, fêtes populaires, crèches de Noël, chapelles, processions, ex-voto, etc. L’Italie est également présente dans le langage : usage de « tchau » (ciao) comme salutation, mots comme paura (qui signifie « peur »), polenta (plat à base de mais), mama mia (qui ne signifie pas « ma mère » mais est plus un équivalent de Meu Deus !)
A São Paulo, les quartiers typiquement italiens sont ceux du BRÁS et de BIXIGA (BELA VISTA) où les familles italiennes se sont installées. Encore aujourd’hui on voit les résidents installer leurs chaises sur les trottoirs devant leurs portes pour bavarder.
C’est d’ailleurs dans le quartier de Bela Vista que vous pourrez assister au culte pour « Nossa Senhora da Achiropita », terme venant de Maria Achiropita : a – kirós – pita (= non peinte avec les mains).
Une autre tradition est celle faite lors de l’anniversaire de la ville de São Paulo, le 25 janvier. La colonie italienne confectionne un gâteau avec des centaines de mètres (déjà arrivé à 1800 m) qui est dévoré en quelques minutes par la population…….. !
L’immigration italienne au Brésil a inspiré de nombreuses réalisations artistiques, télévisées et cinématographiques (séries TV). C’est le cas du film « O Quatrilho », film brésilien réalisé par Fábio Barreto (sorti en 1995) qui a été présenté à l’Oscar du meilleur film étranger.
Italo-brésiliens célèbres :
– Felipe Massa et Rubens Barrichello, tous deux champions de course automobile, Formule 1
– José Serra, Gouverneur de l’Etat de São Paulo
– Rodrigo Santoro, acteur de cinéma
– Roberto Rivellino, joueur de football
– Victor Brecheret (voir photo)
– Lina Bo Bardi, architecte (MASP, Casa de vidro, etc…)
– Candido Portinari panneaux « Guerre et Paix » au siège de l’ONU à New York
– Alfredo Volpi, nombreuses peintures avec des petits drapeaux (bandeirinhas) voir photo
– Fulvio Pennacchi, fresques da Igreja da Paz no Glicério, église des Italiens