Le Sudeste du Brésil : São Paulo et Espírito Santo – Partie 1

Les régions du Brésil sont une division territoriale officielle du Brésil, proposée par l’Institut brésilien de géographie et de statistiques (IBGE) en 1969. Il s’agit de la plus grande (en étendue) division territoriale du pays. Son utilité est uniquement statistique et elle n’a pas de réalité administrative.

L’IBGE créa cette division sur la base de critères géographiques, comme le climat, le relief, la végétation et l’hydrographie. Ces régions sont également connues comme les « régions naturelles du Brésil ». […] Les régions sont au nombre de cinq. Source : Wikipédia.

Denise nous propose de faire un tour du Brésil à travers ses 5 régions. Pour commencer, quoi de mieux que la région de São Paulo, le Sudeste !

Le PIB brésilien est le plus élevé est dans cette région. Elle est formée par les États de : São Paulo, Rio de Janeiro, Minas Gerais et Espírito Santo. Nous évoquerons dans une première partie les états de São Paulo et d’Espírito Santo.


Estado de São Paulo (SP) / Capital : São Paulo

Paulista…….personne née dans l’état de São Paulo

Paulistano…..personne née dans la ville de São Paulo

Les villes de São Paulo et de Rio de Janeiro sont devenues après la guerre (39-45), les deux plus importantes métropoles du continent. Buenos Aires étant jusque là, la première en Amérique du Sud.

Les divers cycles économiques florissants, ont fait que les villes de ces États ont connu une forte croissance.

Au début de la colonisation (portugaise au Brésil) la canne à sucre sur le littoral de São Paulo, suivi par l’or dans le Minas Gerais et le café, ont fait la richesse et la prospérité dans les 3 états de cette région : Rio, São Paulo et Paraná.

La ville de São Paulo a été fondée le 25 janvier 1554 par  un groupe de pères de l’Ordre des Jésuites qui sont partis de Santos, littoral de São Paulo, après avoir vaincu la Serra do Mar qui représentait un véritable « mur » à franchir.

Arrivés au « Planalto de Piratininga » le village commença par la construction d’une école et d’une chapelle et c’est à cet emplacement que l’on visite aujourd’hui le « Pateo do Colégio ».

Actuellement São Paulo est l’une des plus importantes et plus grandes métropoles mondiales.

Le « village » se transforma seulement à partir du XIXème siècle, construite par l’association de « mamelucos » (métissage blanc + indiens), d’immigrants européens et en très grand nombre, par les migrants du « nordeste » fuyant la misère et la sécheresse. C’est à noter que pratiquement tous les maçons, portiers ou concierges, employés de maison ou de service sont « nordestinos »…

Avenida Paulista en 1902

La présence urbanisante de la voie ferrée dans le passage entre l’économie du café, l’économie industrielle et celle des services a certainement transformé cette ville, qui a grandi sans cultiver aucune mémoire ou identité, se détruisant pour se reconstruire plusieurs fois !

La dimension historique semble toujours absente. Ce que l’on voit c’est une archéologie d’une ville immense, prospère et violente.

L’informalité urbaine, plutôt que la planification, explique les espaces publics sacrifiés pour le passage des automobiles, les immeubles se sont bâtis où il y avait autrefois des maisons.

Avenida Paulista en 2018

La ville de São Paulo est la plus peuplée du Brésil, avec 12 millions d’habitants. Cependant, jusqu’au début du XXème  siècle, les villes de Santos, Campinas, Ribeirão Preto, Itu, des villes de l’intérieur de l’État, ont été plus riches et prospères que la capitale elle-même.

Le patrimoine architectural légué de cette époque est magnifique, il est le reflet de l’âge d’or du café, fazendas e leur « casa-grande », églises, maisons de ville et imposants bâtiments.

D’autres villes offrent charme et valent la peine d’être connues.

  •  Santos, Guarujá, Ilha Bela, Ubatuba… Belles plages
  •  Campinas et Holambra de colonisation holandaise renommée par ses expositions et variétés de fleurs
  • Campos do Jordão, appelée « a Suissa brasileira »
  • Lindóia, Águas de São Pedro….. Eaux thermales
  • Etc etc etc.

Estado do Espirito Santo (ES) / Capital : Vitória

Les personnes qui y sont nées sont appelés….. Capixabas

Vitória, fondée en 1551, est situé sur une île, la plus grande de l’archipel de dizaines d’îlots, sur la côte Atlantique sud-ouest. C’est un complexe portuaire majeur : exportation importante de fer, d’acier, de cellulose, etc.

Les sables noirs radioactifs de Guarapari sont connus pour leur action thérapeutique contre les rhumatismes. On parle des « bains de radioactivité » réputés pour leurs vertus curatives et bénéfiques pour la santé. La ville est d’ailleurs surnommée « Cidade da Saude » (ville de santé). Le sable noir qu’on trouve sur la plage de Guarapari notamment est très riche en thorium : il est recommandé aux curistes de se recouvrir le corps de ce sable noir, sans dépasser environ 10 minutes d’exposition les premiers jours, puis environ 20 minutes par séance par la suite.

De cette même région sont aussi extraits les sables Monazíticas de couleur jaune d’où sont tirés d’innombrables métaux nobles au riche potentiel industriel. Ils sont utilisés dans la désintégration atomique, ce sont de très bons aimants utilisés dans la miniaturisation d’équipements électroniques dans l’industrie aérospatiale, pour des composants informatiques, pour des moteurs, etc.

Dans l’État de l’Espírito Santo se trouve le Pico da Bandeira de 2890 mètres d’altitude, c’est le 2ème pic  le plus élevé du Brésil, le 1er étant le Pico da Neblina dans l’État de l’Amazonas.

Enfin, cet État a également des pots d’argile noire qui sont typiques…. les « panelas de barro » dont l’artisanat est très reconnu. Ces casseroles, pots, fait-tout etc, sont faits par des femmes d’une association, « Paneleiras de Goiabeiras » quartier où elles travaillent. On peut les voir à l’œuvre !

On y prépare les moquecas, plat typique de la ville de Vitória. La moqueca, espèce de poisson en sauce, peut aussi être faite avec crevettes ou fruits de mer. La moqueca « capixaba » nom donné aux habitants nés dans l’état, n’emploie pas au contraire de la « moqueca baiana », l’huile de dendê (huile de palme) ni le « leite de coco » pour la préparation.

Denise Kahn