NORD DU BRESIL AM RR PA

Le Nord du Brésil : Amazonas, Roraima, Pará – Partie 1

Après avoir évoqué la région Sudeste, Denise nous propose de traiter la région Nord.

Cette région est formée par les États Amazonas, Roraima, Pará, Amapá, Acre, Rondônia, Tocantins. Elle correspond à la quasi moitié du territoire brésilien !

Dominés par la forêt amazonienne et par l’immensité de ses fleuves, les principaux centres urbains de cette région ont gardé les vestiges d’une période très florissante : l’ère du caoutchouc (entre la fin du XIXème siècle et le début du XXème), quand le latex des arbres « seringueiras » en faisait la région la plus riche du pays.

Quelques villes ont préservé des empreintes encore plus anciennes, telles que celles laissées par la Couronne portugaise qui souhaitait alors fortement marquer son territoire dans cette région.

Tout est grand en Amazonie ! L’État d’Amazonas est le plus grand de la Fédération. Il comprend entre autres :

  • Le fleuve le plus grand en terme de volume d’eau, le Rio Amazonas
  • Le Pic da Neblina, le plus haut du pays (2993,78 mètres)
  • La plus grande population indigène du pays
  • L’île de Marajó, la plus grande île fluviale du monde !

Estado do Amazonas

Sa capitale est Manaus, la plus grande ville de la région du nord. Les personnes nées dans l’état d’Amazonas sont appelés amazonenses et ceux nées à Manaus, manauaras.

Quelques points d’intérêt dans la ville de Manaus :

«O encontro das águas» ou la rencontre des eaux. Au large de Manaus, le fleuve Rio Negro (couleur noire) rencontre le fleuve Solimões (couleur boueuse). Leurs eaux ne se mélangent pas sur une ligne de 8 km.  A partir de cette rencontre, le fleuve s’appelle le «Rio Amazonas» !

La rencontre des eaux

De nombreux édifices de Manaus attestent encore la période dorée du caoutchouc par exemple :

– Le Marché Municipal (copie des «Halles»)
– Le « Port flottant » qui accompagne le niveau des eaux du fleuve Rio Negro. Ce fleuve, comme de nombreux fleuves d’Amazonie, peuvent monter de 10 jusqu’à 30 mètres !
– Le Teatro Amazonas (Opéra) édifice luxueux et symbole le plus fort de l’époque du caoutchouc. De nombreux célèbres chanteurs lyriques s’y sont produits

Opéra Amazonas


Estado do Pará

C’est le deuxième plus grand État du Brésil, il contient de nombreuses richesses écologiques et des ressources naturelles très diversifiées.

Belém, sa capitale, fut fondée en 1616 dans un estuaire près de l’île de Marajó qui est la plus grande île fluviale du monde !

Pendant le boom du caoutchouc, Belém était très prospère, ses édifices luxueux demeurent un témoignage de cette période. L’architecture coloniale reproduit celle de Lisbonne du XVIIIème siècle, notamment pour les façades et l’utilisation «d’azulejos». Les trottoirs, toujours présents, sont faits de grandes pierres de Lióz (région du Portugal), apportées par les navires portugais, à l’époque, comme moyen de lestage !

Azulejos-Belem do para

Belém, rue Marquis de Pombal  – Crédit photo : Daniel Zanini H.

D’autres édifices sont impressionnants :

– Le Théâtre de la Paix (inspiré du Théâtre Scala de Milan)
– Le Marché Ver-o-Peso
– Le Marché de viande et le Marché de poisson : leurs structures et portiques en fer, ont été importés de France, d’Angleterre ou des États-Unis.
– Le Musée Goeldi situé dans un parc, montre une belle collection d’art pré-colombien appelé «cerâmica marajoara» (d’après l’île de Marajó).

C’est à Belém que se trouve l’exotisme escompté pour un voyage en Amazonie.

Marché Belém

Le Marché Ver-o-Peso

Le paysage, les embarcations, les quais et les bateaux… Ces bateaux qui amènent des passagers dans toutes les directions sont les véritables «bus» de cette région où l’eau est omniprésente.

Le peuple métissé de blancs et d’indiens est très beau..

Les hommes et les femmes sont parfumés car ils sont très fiers et portent une grande attention à la beauté de leur corps et de leur peau.

« Cheiro do Para » (odeur du Pará) est obtenue à partir de bois parfumés (par exemple, le bois de rose) et est vendu dans des sachets. Les crèmes et huiles de tortues ou de plantes sont également très populaires.

Et, “the last but not least”, il y a la forêt ! Il existe de nombreuses promenades dans la forêt, les pieds s’enfoncent délicieusement dans un humus millénaire, et les arbres immenses apportent de l’ombre et soulagent de la chaleur.


Estado de Roraima

Capitale : Boa Vista

Roraima est l’une des 27 unités fédératives du Brésil. Il est situé dans la région nord du pays et constitue l’état le plus septentrional de la fédération.

Il a des limites au Venezuela au nord et au nord-ouest; la Guyane à l’est; le Pará au sud-est et l’état de l’Amazonas au sud et à l’ouest.

C’est le moins peuplé des états brésiliens.La région de Roraima faisait partie de l’État d’Amazonas et a été démembrée par un décret en 1943.

L’économie de l’État repose sur l’agriculture, l’élevage et l’extractivisme. Roraima a le PIB le plus bas du Brésil, ce qui est en quelque sorte dû à la grande partie de sa superficie qui constitue un territoire autochtone ou une préservation de l’environnement.

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Monumento aos Garimpeiros, Boa-Vista

L’État est situé dans la forêt amazonienne. Il existe bien sûr une grande variété de plantes, d’animaux, ainsi que d’autres éléments du paysage, tels que le relief et ses variations, ainsi qu’un important réseau hydrographique.

On a beaucoup parlé des indiens Yanomami ces derniers temps, ils forment une société de chasseurs-agriculteurs dans la forêt pluviale du nord de l’Amazonie et au sud et sud-ouest du Venezuela. Les contacts avec la société nationale sont relativement récents sur la plus grande partie de son territoire. La population totale des Yanomami au Brésil et au Venezuela était estimée à environ 35 000 personnes en 2011.

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Femme Yanomami avec son enfant

Dans les années 1970 et 1980 (régime militaire) des projets de développement ont été lancés. Ils ont soumis les Yanomami à des formes de contact massif avec la frontière économique régionale en expansion, en particulier à l’ouest de Roraima. Routes, projets de colonisation, fermes, scieries, chantiers de construction et premiers mineurs. Ces contacts ont provoqué un choc épidémiologique majeur, entraînant des pertes démographiques importantes, une dégradation généralisée de l’assainissement et, dans certaines régions, de graves phénomènes de perturbation sociale.

La publicité donnée au potentiel minéral du territoire des Yanomami a déclenché un mouvement progressif d’invasion de mines d’or, qui s’est aggravé à la fin des années 1980 et a pris la forme, à partir de 1987, d’une véritable ruée vers l’or.

Actuellement, il y a un grand et grave problème à la frontière entre le Venezuela et Roraima en raison de l’afflux massif d’immigrants fuyant la dictature de Maduro. Chaque jour, des centaines de personnes arrivent au Brésil à la recherche de nourriture, d’emplois et d’une vie meilleure.. Hélas, comment supporter ce fardeau, quand partout le problème de manque d’emploi et de famine éxiste !!!!!

Denise Kahn