Le Nord du Brésil : Acre et Amapá – Partie 2
Estado do Acre
L’état de Acre dont la capitale est la ville de Rio Branco, est l’une des 27 unités fédératives du Brésil.
Situé au sud-ouest de la Région Nord, à la frontière de deux États, l’Amazonas au nord, et Rondônia à l’est. L’Acre est bordé par deux pays, la Bolivie au sud-est et le Pérou au sud et à l’ouest.
Ce territoire appartenait à la Bolivie quand, à partir de1877 commença l’arrivée de migrants venus du nord-est du Brésil, plus précisément de l’état de Ceará pour coloniser la région et surtout extraire le caoutchouc abondant dans la forêt amazonienne.
Les « seringueiros » (récupérateurs de caoutchouc qui extraient la sève de la « seringueira », l’hévéa-latex) se sont battus avec l’aide des troupes militaires brésiliennes, pour occuper la région qui appartenait donc, à la Bolivie.
Après des négociations diplomatiques, le Brésil prend le contrôle de l’Acre, qui devient Território do Acre. Il deviendra un État qu’en 1962.

Seringueiro
Ses principales activités économiques sont l’extraction du caoutchouc et la cueillette des « Castanhas do Para » noix du Brésil, dont l’arbre Castanheira est magnifique…. L’élevage du bétail et l’agriculture sont aussi importants.
Le brassage de brésiliens, originaires de diverses régions aux traditions mixtes de différentes régions du Brésil, du Sud, de São Paulo, du Nord-Est et d’ethnies autochtones ont, permis l’émergence d’une cuisine très diversifiée : « carne de sol » (viande sechée) avec du pirarucu (poisson typique de la région) et des plats à base de « tucupi » (préparation faite du manioc).

Pirarucu no leite de castanha-do-pará
Le transport fluvial est le moyen de transport le plus important. C’est assez récemment que des routes ont été goudronnées et que la construction de ponts a remplacé les bacs.
La production de caoutchouc a décliné à partir de 1913, mais aujourd’hui encore l’Acre est l’un des États brésiliens qui produit et exporte le plus de caoutchouc.
Il y a deux heures de décalage avant l’heure officielle de Brasilia (DF) et c’est le dernier état brésilien à avoir une vue sur le soleil levant!
Une curiosité ….
Dans la région de l’état de l’Acre, se trouvent de nombreux géoglyphes (structures creusées dans le sol) d’âge variable allant jusqu’à 2100 ans.

Géoglyphes photographiés dans l’État de l’Acre
En raison de leur complexité, ils font référence aux civilisations précolombiennes, et font preuve d’un haut degré de connaissance dans divers domaines et d’une maîtrise des techniques avancées de déplacement des terres et des eaux. Les dernières fouilles ont fait une découverte importante à Xapuri : un trou bien entretenu sur le continent était situé dans un géoglyphe de forme ronde, renforçant ainsi l’affirmation selon laquelle les Indiens de l’époque auraient pu utiliser des fortifications à palissade pour se loger et pour la sécurité.
Estado do Amapá
Situé à l’extrême nord du territoire brésilien sur la côte atlantique, l’État d’Amapá est délimité par le Pará, le Suriname et la Guyane française. Sa capitale est Macapá. Selon le traité de Tordesillas, la région correspondant à cet État, appartenait aux Espagnols. Cependant, en 1637, la région fut donnée au Portugal. Tout au long de son histoire, Amapá a été la cible d’invasions constantes. Les Anglais et les Hollandais ont tenté d’occuper la région à la fin du 17ème siècle, mais ont été expulsés par les Portugais. La France, en 1697, a envoyé des troupes pour occuper le territoire, mais ont aussi été vaincues par les Portugais. Avec l’indépendance du Brésil en 1822, Amapá est resté lié à la province de Pará.
Les activités économiques développées dans la région sont l’extraction et la gestion des forêts, la production de manganèse, l’or, les plantations de riz, de maïs, de haricots et du manioc, ainsi que la pêche et l’élevage du buffle.

Parc national nas montanhas do tumucumaque
Amapá est l’État brésilien le plus préservé sur le plan environnemental. Le parc national de Tumucumaque, a été créé en 2002, et est considéré comme le plus grand parc forestier de la planète, avec une superficie de 3,8 millions d’hectares, une superficie supérieure à celle de la Belgique.
Ma fille Marina, anthropologue a travaillé plusieurs fois dans la région de l’extrême nord d’Amapá, à la frontière de la Guyane française (Lire les articles de Denise, « Ma fille chez les indiens« ). Dans cette région vivent les Indiens de l’ethnie WAIÃPI, aussi bien au Brésil qu’en Guyane. Il s’avère que les Indiens de l’autre coté de la frontière sont des citoyens français et perçoivent une « allocation familiale ». Ils sont donc, tant bien que mal, intégrés à la civilisation européenne. Cela signifie qu’ils ont complètement perdu les traditions ancestrales de leur peuple, la langue, les rituels, l’artisanat etc.

Indiens wajapi par Heitor Reali
Pour réapprendre les croyances, les coutumes des ancêtres, ils traversent la frontière pour contacter leurs «frères» du Brésil.
Marina qui parle français, a pu servir d’interprète et être témoin de l’échange d’achat et de vente…. en euros !!!!