Le Brésil et son histoire

Re-découvrez l’article de Denise publié une première fois en novembre 2014 !

Deux dates sont très importantes pour comprendre l’histoire du Brésil.

1500, quand le Brésil a été « découvert » !
1808, trois siècles plus tard, quand D. João VI roi du Portugal, fuit l’Europe, menacé par Napoléon, et s’installe à São Salvador Bahia avec toute sa cour pour y régner. Le Brésil passe à ce moment là du statut de colonie, à celui de Royaume Uni du Portugal.

pedroLe Brésil a été découvert en 1500 par le navigateur portugais Pedro Alvares Cabral. On peut se demander pourquoi le Brésil est le seul pays d’Amérique Latine de langue portugaise et non espagnole comme tous les autres pays du continent américain, sauf bien sûr les États-Unis et le Canada.
L’explication serait que tout en étant un pays de petite surface, le Portugal à la fin du 15ème siècle, était l’une des nations les plus importantes d’Europe. Cela grâce à sa flotte et à la très importante école de navigation de Sagres. De là partirent les navigateurs à la recherche du Chemin des Indes, dont Vasco da Gama qui le premier en 1498, contourna le Cap de Bonne Espérance situé à l’extrême sud d’Afrique.
Dès lors, le Portugal domine le commerce d’Europe, d’Afrique et d’Asie. Les bateaux, battant pavillon portugais, étaient chargés d’épices, de soie, de drap et de toutes sortes de marchandises, commercialisés dans toute l‘Europe.

En 1500, Pedro Alvares Cabral quitte Lisbonne pour une mission aux Indes. Il semblerait que des courants marins et le manque de vents auraient mené les 13 vaisseaux de l’autre coté du monde ! Un dimanche de Pâques, quand l’équipage désespérait de revoir le continent, ils aperçurent une montagne qui fut nommée Monte Pascoa (Pâques en portugais). Monte Pascoa se trouve sur le littoral de Bahia près de Porto Seguro. Cette thèse du « hasard » de la découverte est maintenant rejetée, néanmoins ce fût longtemps la version officielle.

Cette terre inconnue était habitée. Les navigateurs pensaient être arrivé aux Indes, dénomination générique pourmonte tout l’Orient et pour les « indiens », habitants à la peau brune et aux cheveux noirs et lisses. Plusieurs expéditions furent envoyées par le roi du Portugal. Les personnes pensant que cette terre découverte était une immense île, elle reçu ainsi le nom d’« Ilha de Santa Cruz ». Peu à peu, les expéditeurs ont parcouru la côte et pris possession de la terre qui reçut le nom de « Terra de Santa Cruz ». Des cartes ont été dessinées et les îles, caps, baies, reçurent le nom de saints. Le nom Brésil, de « braise », vient de la couleur du bois trouvé en grandes quantités. Ce bois servait au 16ème siècle, de teinture aux manufactures de drap et de soieries.

Par le traité de Tordesilhas entre Portugal et Espagne, une ligne imaginaire fut créée qui divisa le nouveau continent en deux, ce qui détermina que toute la terre connue et à découvrir, située à l’est de cette ligne, appartiendrait au Portugal et tout à l’ouest serait Espagnol. Voilà pourquoi la langue portugaise est parlée au Brésil !
Cependant malgré cette division l’immense territoire était difficile à gouverner et à contrôler. Le roi du Portugal décida de partager cette terre entre les nobles de sa cour et la diviser en 15 « tranches » plus au moins de la même taille, les « Capitanias » dont les propriétaires avaient plein pouvoir. Ces capitanias étaient de vrais royaumes et transmis de manière héréditaire.

Quelques « Capitanias » ont prospéré, se sont peuplés et d’autres moins. Ceci parce que quelques « Capitães-mor », titre des seigneurs des terres, se sont peu intéressés à leur terre et à ce nouveau monde ! Ceci explique en partie pourquoi, au début de la colonisation, les progrès et développement ont été différents. Des plantations de canne à sucre ont apporté croissance et richesse aux « Capitanias » de Pernambuco et Bahia dans le « Nordeste ». Dans le sudeste, la « Capitanias » de São Vicente a été le premier « village » du Brésil fondé par les Jésuites en 1532.

saoLes Jésuites ont eu un rôle important dans les relations entre portugais colonisateurs et les indiens. La SERRA DO MAR représentait un énorme défi à vaincre pour arriver sur les plateaux de Piratininga où le 25 janvier 1554 la ville de São Paulo est née ! Cette épopée est merveilleusement racontée en film et dans le livre : « A Muralha » de Maria Adelaide Amaral.

Le précieux bois du Brésil et, plus tard le sucre, étaient commercialisés en Europe et servaient d’or, monnaie courante à l’époque. Le début de l’exploration au Brésil a seulement commencé à partir de 1530. La main d’œuvre était indispensable pour couper les arbres de Pau-Brasil et travailler dans les plantations de canne à sucre.

Plus tard, au 18ème siècle, la demande en main d’œuvre a également été importante pour les mines d’or et diamants, dans le Minas Gerais, Mato Grosso et Goiás. Les Indiens ont été impitoyablement chassés, poursuivis, capturés, mais ce fut pratiquement impossible d’en faire une main d’œuvre efficace et régulière. Ils ne se sont jamais adaptés à une discipline de travail, de vie confinée, de punitions. Ils s’enfuyaient, tombaient malades, quand ils ne mourraient pas. L’esclavage (esclaves d’Afrique) a alors commencé au Brésil.

Transportés par milliers, dans d’horribles conditions et vendus comme du bétail, ils étaient amenés là où le travail était le plus nécessaire (Nordeste, Maranhão, Bahia, Pernambuco, Minas Gérais et Rio). Ce qui explique pourquoi on escvoit très peu de traits africains parmi la population du nord (Amazonas, Pará) et dans le sud (Paraná, Santa Catarina, Rio Grande do Sul). A la différence des colons anglais en Amérique du Nord qui souhaitait former une nation, les Portugais arrivés au Brésil étaient des bagnards, juifs persécutés par l’Inquisition, hommes seuls, sans aucun lien ou famille. D’où de nombreux mariages avec les indiennes et, plus tard, les africaines. Le brassage de ces 3 groupes humains, blancs européens, indiens natifs et esclaves d’Afrique, explique la formation de la nationalité brésilienne.

Denise Kahn