Le 7 septembre, jour de l’Indépendance du Brésil

Le Dia da Independência, traduit en français par le Jour de l’Indépendance, est la fête nationale du Brésil. Elle commémore la proclamation de l’indépendance du pays vis-à-vis de la domination coloniale portugaise le 7 septembre 1822. C’est un jour de célébration patriotique où les Brésiliens se rassemblent pour honorer leur histoire, leur culture et leur identité nationale.

Contexte historique

Le Brésil a été « découvert » par les portugais en 1500.

[1500 : le navigateur portugais Pedro Alvares Cabral découvre le Brésil.]

En 1808, le roi Don João VI devant la menace des troupes de Napoléon Bonaparte quitta à la va-vite Lisbonne, avec la famille royale et la cour de nobles portugais, pour s’installer au Brésil, leur riche colonie. Ils occupent une cinquantaine de bateaux et cette fuite est protégée par 20 navires de guerre anglais.  L’expédition arriva en pitoyable conditions sur les côtes brésiliennes et débarqua à São Salvador da Bahia, où ils feront un séjour de 2 mois pour repartir vers Rio de Janeiro.

[1808 : cette date est aussi le titre d’un très bon livre historique écrit en 2006 par Laurentino Gomes et recommandé par Denise. Du même auteur et aussi très intéressant, « 1822 », est la suite de 1808 et illustre bien cette période de l’Empire.]

Cependant, dès son arrivée Don João VI signe le Décret de « L’ouverture des Ports aux Nations Amies ». Ce document a une énorme importance, car jusque-là le Brésil n’avait aucune autonomie et tout le commerce appartenait à la couronne portugaise. Il faut dire, que grâce à de très mauvais accords, toutes les richesses, or, bois précieux etc finissaient au profit de l’Angleterre….

Rio de Janeiro, devint donc en 1808, la capitale du Royaume-Uni de Portugal, du Brésil et des Algarves. Don João VI ne régna que 13 ans reprenant la succession qui lui était due au trône portugais.

[Rio de Janeiro devint la capitale du Brésil le 31 août 1763 à la place de Salvador de Bahia. Rio restera capitale jusqu’en 1960, date à laquelle le siège du gouvernement fut transféré à Brasilia.]

Il laissa son trône à son fils Don Pedro d’Alcantara, qui reçût le titre de Prince-Régent du Brésil, à une époque où les vents de liberté soufflaient de ce coté du continent et un peu partout éclataient des rébellions et le désir d’indépendance.

Don Pedro en voyage de Santos à São Paulo, reçut des messages annonçant de nouvelles émeutes et révoltes à Rio. Il décida donc que c’était le moment de libérer le Brésil du joug portugais.

Il se trouvait au bord du ruisseau Ipiranga et du haut de son cheval, il leva son sabre et cria le fameux « Grito do Ipiranga, independência ou morte » = « Le Cri d’Ipiranga, Indépendance ou mort ».

[Ipiranga : ruisseau de la ville de São Paulo issu du Tupi-Guarani. Le mot Ipiranga est formé de : y (rivière) et piranga (rouge). Ce ruisseau a donné le nom du quartier d’Ipiranga.]

Une célèbre peinture de Pedro Américo au Musée d’Ipiranga retrace cet épisode.

[Cet immense tableau (4,15 m de haut sur 7,60 m de long) magnifie plusieurs choses. Il est en effet dit que Don Pedro et ses hommes étaient plus sur des mules que sur des chevaux. Les uniformes devaient aussi être en réalité moins prestigieux. Ce tableau fait aussi l’objet d’une hypothèse de plagiat. La scène est très semblable au tableau de 1807 du Français Louis Ernest Meissonier : « 1807, Friedland » qui dépeint la victoire de Napoléon Bonaparte à la bataille du même nom.]

Don Pedro d’Alcantara fût couronné avec le titre de Don Pedro I, Empereur du Brésil. A 19 ans, il se maria à l’Archiduchesse Maria Leopoldina de Habsbourg, la fille de François 1er  de Hasbourg-Lorraine, Empereur Romain Germanique (puis Empereur d’Autriche sous le nom de François II) et de Marie-Thérèse de Bourbon-Sicile.

Un détail intéressant et peu connu, est le fait que Dona Leopoldina était la sœur de Marie-Louise, la 2ème épouse de Napoléon Bonaparte. On a trouvé de nombreuses lettres des deux sœurs. On a donc été au courant des impressions de cette princesse élevée à la cour la plus raffinée d’Europe, amenée à vivre dans un pays de « sauvages » !!!!!

Les deux sœurs avaient donc pour grand-tante Marie-Antoinette d’Autriche.

Dona Leopoldina était néanmoins amoureuse de son mari réputé volage, infidèle et qui n’avait aucun savoir vivre ni finesse. Elle a été un personnage important dans l’histoire du Brésil, apportant sagesse et raisonnement dans les affaires d’Etat.

La date du 7 septembre est fêtée dans tout le Brésil

Du temps où j’étais étudiante (il y a 55 ans !) toutes les écoles défilaient et participaient aux manifestations patriotiques.

Rendre hommage au drapeau et chanter les hymnes à la gloire des héros du Brésil étaient considéré comme importants. Pour moi, c’était un plaisir de parcourir les rues dans mon uniforme impeccable de l’école !

Aujourd’hui, le 7 septembre est surtout fêté avec des défilés : défilés des forces armées, terrestres, maritimes et aériennes, et également, défilé des pompiers. Seuls les fonctionnaires du gouvernement et des personnalités éminentes assistent à ces défilés dans des gradins. Cette tradition se poursuit à Brasilia (Esplanade des Ministères).

Il existe également des parades à São Paulo. Elles se déroulaient avant dans le centre-ville le long des grandes Avenues (Avenida São João, Avenida 9 de julho). Depuis 18 ans, elles se déroulent dans le Sambódromo d’Anhembi.

Le défilé officiel débute à 10 heures avec les  élèves et étudiants des écoles et universités publiques, suivis par des avions et des hélicoptères militaires. L‘entrée au Sambódromo est gratuite ce jour là. Il est ouvert au public qui remplit ses 30 000 places dans un grand mouvement patriote !

 

Denise Kahn