Ma fille Marina chez les indiens – suite – par Denise
Je reprends le récit des “aventures” de ma fille chez les indiens. Un an est déjà passé et la routine chez les indiens Ticuna ne change pas beaucoup.
Nous ne reverrons Marina à SP que lorsqu’elle accouchera d’un petit garçon, prénommé Jeronimo, en 1982. Et, comme pour Mariana née en 1980, ils repartiront pour l’Aldeia Vendaval, quand le petit aura 3 mois…..
C’est un très long voyage avec deux enfants en bas-âge. André étant déjà reparti pour reprendre son poste, nous avons décidé que j’accompagnerai Marina et les petits jusqu’à Manaus. De là, André viendrait les chercher pour continuer « l’épopée » jusqu’au village…..Il n’était pas question que j’aille jusqu’au bout du périple, mon mari étant encore et toujours très contrarié du choix de sa fille. Il ne voulait rien savoir, ni entendre parler d’indiens !!!!!
Une fois la petite famille réunie, je les ai quittés, et en pleurs, j’ai attendu mon avion de retour pour São Paulo.
La correspondance mettait un temps fou à arriver, la communication pouvait se faire par radio, mais d’une façon très précaire. Il ne me restait que la prière et l’espoir qu’une « main » les protégerait.
Cette photo montre une scène habituelle et expliquera ce qui suit…
Le bain se passait dans la rivière….et explique un incident qui se passa un an plus tard tandis que je lavais Mariana chez moi dans la baignoire de ma salle de bains : elle se mit à paniquer, et à pleurer à chaudes larmes. Enfin, je réussis à comprendre ce qu’elle disait – vai perder, vai perder…le savon !!!! On peut comprendre le drame que sa mère faisait si cette savonnette se perdait dans l’immensité du Rio Solimões. Impossible de s’approvisionner dans les environs!
Leur vie là-bas continua avec une routine de travail et de surprises !
Un beau jour, Marina voit de sa fenêtre haute perchée à 30 mètres du sol un immense bateau ancré à l’horizon ! Puis, un canot s’approche du bord et des officiers portant de beaux uniformes et parlant anglais demandent à s’adresser au préposé du village. Marina, la seule parlant couramment anglais, a compris qu’il s’agissait d’un bateau américain d’une Compagnie de Tourisme qui tous les ans faisait une tournée sur les rivières du Bassin d’Amazonie.
Les touristes ont demandé si c’était possible de débarquer pour connaître un vrai village d’indiens et leur acheter de l’artisanat. C’est ce qui a été fait dans la plus grande euphorie de part et d’autre ! Par contre, Marina fût la seule à être invitée à bord et elle s’est régalée des bonnes choses dont elle était privée depuis bien longtemps !
En quittant les lieux, le capitaine du bateau demanda ce qui pourrait être offert à la Communauté et apporté lors d’un prochain voyage dans ces parages. Et la réponse fût, un générateur pour que le village ait de l’énergie électrique.
Et….une année plus tard, voilà le même bateau apportant générateur, fils électriques, poteaux et lampes !
C’était merveilleux. Mais de nouveau le problème des heures de travail à effectuer rapidement se posa ! (Voir la chronique précédente : https://www.saopauloaccueil.org.br/fille-marina-chez-indiens-suite-denise/)
André avait beau dire aux indiens qu’il fallait que les poteaux soient mis en place pour avoir la lumière et que ceci devait être fait illico, le bateau devant repartir…il se trouva confronté à un gros problème car pour eux rien ne presse et leur faire comprendre que le temps des autres est compté n’est pas chose facile. De là à les traiter, d’indolents ou de paresseux, il n’y a qu’un pas.
La suite des aventures de Mariana chez les Indiens dans la prochaine newsletter…