Un regard sur le 13 novembre 2015

Bonjour à tous,

Vous êtes habitués à voir toujours une dose d’humour dans les billets d’humeur mais suite aux événements du vendredi 13 novembre, il me semblait décalé et irrespectueux de traiter un sujet avec humour.
Le billet de ce mois-ci est tout simplement le ressenti qu’on peut avoir sur de tels événements qui se passent à des milliers de kilomètres.

Nous sommes tous pris par notre quotidien, par notre vie de famille, notre vie sociale, associative et autres. Puis, un jour, une alerte d’une application qu’on a chargé tombe :  « fusillade à Paris ». On ne se jette pas alors forcément de suite sur la télécommande de la télé. On se dit : «  ah, encore une fusillade ». Puis une autre alerte : « fusillade au stade de France ». On se dit : « tiens bizarre ». Puis d’autres alertes viennent confirmer ces informations.
Alors, là, on se dit : « je vais quand même jeter un coup d’œil sur TV5 Monde » au cas où…
Et là, on découvre les premières images, les premiers chiffres, la confirmation du sentiment qu’il y a quelque chose de grave qui se passe. On a du mal à y croire, que c’est dans notre pays que ça se passe, le pays où nous avons tous un peu ou beaucoup de famille, un peu ou beaucoup d’amis…
Premières pensées pour eux. Vont-ils bien ? Flûte, y-avait-il quelqu’un au Stade France, ou encore au Bataclan ou untel qui avait l’habitude d’aller se faire une terrasse à Paris ? Il ne faut pas oublier qu’on est loin, très loin, qu’on ne sait plus forcément tout du quotidien de nos proches, que font-ils les week-ends, où sortent-ils désormais ?
On se jette sur nos portables pour envoyer des messages, on attend des réponses fébrilement. On est scotché à la télé, effaré, impuissant. On zappe d’une chaine à une autre, une fois sur l’espagnol, une fois sur l’italienne, pourquoi pas une anglaise qui semble avoir plus d’infos…Curieusement, en France, on restait scotché sur la même chaine française. Une fois expatrié, il devient normal de passer d’une chaine brésilienne à une chaine américaine pour revenir à la française sans rencontrer de difficultés en plus liées à la langue, chose que nous n’aurions peut être jamais fait en France.
On passe et repasse sur Facebook des fois qu’untel aurait eu la bonne idée de publier qu’il était sain et sauf.

Les heures et les jours qui suivent s’écoulent au rythme de la télé, du portable, de Facebook et autres réseaux sociaux. Je n’ose imaginer l’angoisse ressentie si nous n’avions pas toute cette technologie qui permet de rester en contact quasi instantanément avec le reste de la planète, vous y avez pensé ?

J’ai envie de dire que l’expatriation a certes du bon, du positif, mais malheureusement de tels événements nous renvoient en pleine figure le sentiment d’éloignement.

Bonnes vacances à tous et rendez-vous en 2016.

Virginie